Plusieurs études soulignent que les professionnels de santé comptent parmi les plus exposés au burnout ! (1) Pourquoi ce curieux paradoxe chez ceux dont le métier est justement de conseiller les bonnes pratiques de santé ?

Certains argueront de très nombreuses heures d’activité, bien au-delà des 37 heures hebdomadaires officielles. Certes, mais beaucoup d’autres catégories professionnelles, parfois même plus exténuantes, peuvent prétendre à de telles surcharges de travail.

D’autres pensent que c’est surtout le fait de côtoyer à longueur de temps la maladie et les malades qui explique cet épuisement physique et moral.

Je me souviens que, lors d’une conférence à Strasbourg il y a une quarantaine d’années, Leung Kok Yuen (2) une des plus influentes références « modernes » en acupuncture, encourageait les soignants à ne pas trop travailler. Pourtant, à n’en pas douter, ce vénérable sage connaissait des recettes efficaces pour se ressourcer. Bien entendu, à la chinoise, il n’expliquait pas le pourquoi du comment : à nous de trouver !

Même si cela offusque les tenants de la zététique (3), un soin n’est pas seulement l’application mécanique d’une technique et il importe de considérer les échanges réciproques d’énergie entre le thérapeute et le malade. Il existe des techniques pour amplifier le phénomène tout en préservant le thérapeute des ondes éventuellement nocives. Hélas, elles ne sont pas souvent enseignées dans les formations universitaires et c’est à chacun de cultiver ses propres recettes. L’exemple de Leung Kok Yuen montre combien il faut rester humble et prudent, c’est le parcours de toute une vie et même les plus grands n’y arrivent jamais pleinement.

Bien modestement, voici trois conseils, bien sûr non exhaustifs.

Le premier, de loin le plus important, est de lever le pied de temps en temps.

Pas forcément besoin de partir dans une île exotique, il suffit de respecter certaines règles simples de détox pour éliminer le maximum de toxines et s’aérer les neurones. Régulièrement, au minimum une ou deux fois par an, aidez vos principaux émonctoires naturels (le foie, les reins, les intestins…) grâce à des moyens classiques tels que les plantes, les compléments alimentaires et une nutrition plus équilibrée. Dans cette optique et au quotidien, certains associent aussi un auto-massage abdominal qui prend également en compte le côté émotionnel, un facteur primordial du burnout. (Schéma : abdomen et zones émotionnelles).

En tout cas tous les travaux sur le sujet insistent sur la nécessité de limiter le stress au maximum : le repos semble indispensable. Facile à dire, moins à réaliser : qui a essayé d’alléger son carnet de rendez-vous en est convaincu.

Deuxième conseil : une pratique régulière de la Cohérence Cardiaque.

L’intérêt est d’équilibrer très rapidement les systèmes sympathique et parasympathique, de vous remettre à zéro sur le plan émotionnel. Rien de bien compliqué : il suffit d’inspirer et d’expirer selon un certain rythme de 6 cycles par minute. Et ce, pendant 5 minutes, 3 fois par jour.

Faites le pendant 3 semaines et vous serez ensuite capable de vous mettre en cohérence en seulement 20 ou 30 secondes. Le docteur David O’Hare vous explique tout en quelques pages dans son ouvrage « 3-6-5 ». (Schéma : courbes de chaos cardiaque et de cohérence).

Troisième conseil, peut-être moins aisé à mettre en place : le bain dérivatif.

Connu des chinois depuis quelques millénaires, c’est un Suisse Louis Kühne qui le remit à l’honneur au XIXème siècle. Plus récemment, France Guillain a codifié une véritable méthodologie et montré combien cette pratique était universelle (4). L’idée est de rafraîchir le périnée et les deux plis de l’aine pour diminuer l’inflammation globale du corps, aider le drainage des toxines, limiter l’oxydation et le vieillissement des tissus. Cela va d’ailleurs bien au-delà puisqu’en médecine chinoise le périnée est la base de toute la dynamique énergétique : tel un trampoline, il ascensionne les énergies les plus nobles vers le haut du corps afin qu’elles se distribuent ensuite dans tout l’organisme. Autrefois pour arriver au résultat, il fallait passer plusieurs heures sur un bidet. France Guillain vous conseillera une alternative plus moderne : des poches de gel à passer au congélateur.

Vous l’avez compris : mieux vaut prévenir que guérir. Et en somme, rien de bien compliqué, quelques réflexes simples, une hygiène de vie plus saine et le burnout ira… aux oubliettes !

Mais peut-être allez-vous vous rendre compte combien il est difficile de changer ses habitudes ! Plusieurs confrères nous ont demandé d’organiser des stages, spécifiques pour les thérapeutes, qui les aideraient dans cette démarche de mieux-être.

C’est chose faite : cette année nous proposons 2 stages d’une semaine en Crète, l’île du fameux régime des centenaires.

Pour satisfaire chacun, nous avons choisi 2 lieux privilégiés : l’un dans le cadre luxueux de l’Arosmari Village à Vamos et l’autre un peu plus simple (mais de charme) sur la côte sud (photos de plantes sauvages au marché de Xania et massage MAAM). Ils associeront une vraie cure Détox et une vraie formation complète : du MAAM (5) en avril et du Nuad Thao (6) en juillet.

Vous serez pris en charge par une équipe de 2 kinés, d’une prof de yoga également guide de randonnée qui nous accompagnera à la découverte des plantes sauvages crétoises et d’une aromathérapeute, spécialisée dans la préparation des huiles essentielles locales. Sans oublier un chef de cuisine à qui nous avons donné la consigne de nous concocter exclusivement des plats détox, notamment avec ces fameuses herbes sauvages. A l’évidence, une semaine où vous oublierez tous vos tracas quotidiens et l’assurance d’avoir toutes les cartes en main pour reproduire, chez vous, des moments détox de qualité !

En attendant, pour vous ressourcer, pourquoi ne pas aller simplement découvrir les pentes enneigées des Alpes, du Jura ou des Pyrénées ? Déjà une bonne petite pause sympathique ! Restez cool.

Sawadee krap Au revoir en langue thaïe (mais aussi bonjour)